Média Paranormal

His House critique et bande annonce

His House, c’est le petit film d’horreur sorti de nulle part et précédé d’une solide réputation. Sa sortie sur Netflix ce vendredi 30 octobre est une aubaine, vu le rayonnement du géant de la SVOD et Halloween. Un combo gagnant pour le premier film de Remi Weekes, qui le mérite!

THE HAUNTING OF HIS HOUSE

Un énième film de maison hantée ? Oui et non. His House a beau avoir une formule à la Conjuring ou Insidious, il penche plus du côté de Mister Babadook ou du récent Relic avec ses hanteurs chargés de sens, et vecteurs de mélancolie et douleur. Le premier film de Remi Weekes ne cache pas sa valeur symbolique, puisque l’histoire tourne autour d’un couple de soudanais, qui a fui l’horreur et trouve refuge en Angleterre, après une traversée infernale en bateau. Assignés à résidence en attendant une réelle liberté de vivre, ils voient alors leur nid d’accueil se transformer en théâtre cauchemardesque.

Ces créatures tapies dans l’ombre ne sont pas seulement là pour les cris et hurlements. Cachées dans les murs mais également dans les recoins de leurs esprits, ces présences fantômatiques sortent des ténèbres (symboliquement et littéralement) pour les hanter, et les confronter aux vrais monstres. Cette maison est à la fois une libération et une prison dorée, et c’est là encore chargé de sens : le couple ne peut pas la quitter selon les règles établies par les autorités, tout comme il ne peut échapper à ces démons intimes. Le huis clos sera alors mental, et la seule issue sera bien évidemment d’affronter la source du mal.

A l’origine, Remi Weekes a répondu à une vague demande de producteurs, pour un film d’horreur sur l’immigration. Un sujet idéal pour mettre en scène l’altérité, dans un cadre social et culturel tendu, qui offre un solide terreau dramatique. Le réalisateur et scénariste l’explore en partie : le couple déraciné atterrit dans un quartier d’une grise et lugubre banalité, planté dans un décor peu accueillant. Trop grande ou trop sale, trop vide ou trop encombrée, la maison a priori ordinaire cache quelque chose d’inhabituel derrière sa belle porte, laquelle s’effondre dès le premier contact.

A l’extérieur comme à l’intérieur de la maison et du couple, le décalage est là. Le regard des « autres » est trop agressif, ou trop sympathique. La parole de Bol et Rial est trop silencieuse, ou trop explicite. Le logement est rapidement trop petit pour espérer échapper aux monstres, mais les rues de la ville sont trop grandes pour ne pas s’y perdre et frôler un autre cauchemar – malheureusement plus familier.