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Histoire, légendes et croyances sur l’obsidienne


L’obsidienne fut utilisée dans certaines cultures de l’âge de pierre pour sa facilité de taille et l’excellent tranchant qu’elle permet d’obtenir.

On la retrouve donc comme couteau, lance, flèche, hache… L’obsidienne peut aussi être polie pour réaliser des miroirs rustiques.

On en retrouve l’utilisation dès 1500000 ans avant J.C, notamment sur le site de Kariandusi situé sur la faille du rift au Kenya.

L’obsidienne était particulièrement utilisée dans la chirurgie pour ses qualités de coupe, et ce, dès 7000 ans avant J.C. L’acte chirurgical le plus notable est probablement la trépanation où l’on retire une partie de l’os crânial pour nettoyer une plaie ou pour permettre aux esprits d’entrer ou sortir. Les chercheurs se sont récemment aperçus que l’utilisation de l’obsidienne et la technique utilisée étaient particulièrement efficaces puisque les 2/3 des patients auraient survécus à ce genre d’opération.

En Mésopotamie, on retrouve des lames d’obsidienne dès le 5eme millénaire avant J.C, dont le matériel était extrait en Turquie.

En Egypte antique, on importait de l’obsidienne depuis la mer rouge, la Grèce et l’Italie. Elle était utilisée pour toutes sortes d’objets décoratifs, bijoux ou outils. On la retrouve notamment présente dans les rituels de circoncision de par son tranchant et la précision de sa coupe.

Bien avant la découverte du fer, les Grecs de l’ile de Milos avaient bien compris la valeur de l’obsidienne et sont devenus riches grâce à son commerce.

Histoire et vertus de l’obsidienne

En Europe, des réseaux d’échanges s’établissent dès 8000 ans avant J.C entre l’Italie et notamment le sud de la France afin de faire circuler cette pierre. Ce commerce semble avoir été organisé par les artisans tailleurs qui allaient chercher la matière première et taillaient un bloc relativement grossier (nucleus) pour le transporter. Ce n’est que dans les différents villages que ceux-ci formaient des lames d’obsidienne, en fonction de la demande.

En Amérique, et en particulier au Mexique, l’obsidienne a eu une place très importante. Elle est donc au centre de nombreuses études des civilisations préhispaniques, pour des thèmes aussi variés que le commerce (parfois à très longue distance), la guerre, la religion….
Son utilisation était très variée, aussi bien comme outils, objets décoratifs, votifs, bijoux, armes….


On retrouve notamment au Mexique une épée de bois dont les tranchants étaient formés de lames d’obsidienne. Cette arme redoutable, nommée macuahuitl, causait des dommages importants puisqu’il sciait autant qu’il coupait.


Chaque gisement, donc lié à un volcan, donne une obsidienne différente dont il fut possible de retracer les échanges, dont certains se sont réalisés sur plus de 400 km autour du point d’origine. Cette variété a aussi donné lieu à des valeurs différentes des obsidiennes selon leurs qualités et couleurs.


L’obsidienne était sacrée pour les peuples d’Amérique précolombienne, et en particulier pour les Aztèques. Selon certaines versions du mythe de la création, la terre mère ou monstre de la terre, Coatlicue, aurait engendré avec une lame d’obsidienne, la lune, Coyolxanuhqui, et les étoiles.


L’obsidienne que les Aztèques nommaient Iztli ou Teotetl, était particulièrement associée au « miroir fumant », le dieu Tezcatlipoca, lié à la sorcellerie et la divination. Il était l’antithèse du « serpent a plume », le dieu Quetzalcóatl.


De nombreux autres dieux étaient associés à l’obsidienne ; tel que Itzpapalotl ou « papillon d’obsidienne », une déesse guerrière redoutable. Il y a aussi Itztlacoliuhqui ou « lame d’obsidienne incurvée », dieu du gel et du froid.


Les Aztèques se servaient aussi de miroir d’obsidienne pour y lire le futur. Ils versaient de l’eau sur la surface du miroir et y devinaient des formes se formant dans le reflet. Cet acte était très lié au dieu Tezcatlipoca.


Sur la cote du Pérou, on aurait retrouvé une trousse de chirurgie complète dans une tombe préhispanique. Elle contenait des couteaux d’obsidienne, des spatules en dents de cachalots, des boules de coton, des chiffons, des bandages, du fil et des aiguilles.


La tribu des Navajos était aussi très liée à l’obsidienne. Elle était l’une des 4 pierres sacrées, liées à 4 montagnes sacrées précisément localisées sur leur territoire. La montagne de l’obsidienne était Dzil bash’zhini, aujourd’hui identifiée comme le mont Hesperus. Dans certaines versions de leur mythe de la création, le cœur de l’homme aurait été créé par les dieux avec de l’obsidienne.

L’idée de lire l’avenir dans un miroir d’obsidienne a toujours survécu. C’est en particulier le Dr John Dee (1527-1608) qui l’a remis dans l’actualité. Cet érudit de la cour de la reine d’Angleterre (alchimiste, mathématicien, astronome, magicien, astrologue…). Il possédait un « miroir magique » d’obsidienne, qui lui aurait été donné par l’ange Uriel. En réalité, il aurait s’agit d’un miroir aztèque rapporté en Europe après la conquête. Le Dr Dee s’en servait pour lire l’avenir et devint très célèbre. On dit qu’il aurait permis de déjouer de nombreux complots contre la couronne anglaise.

Actuellement, on utilise des couteaux d’obsidienne dans les chirurgies cardiaques et oculaires car le fil tranchant est beaucoup plus fin que le scalpel d’acier.
On retrouve l’obsidienne dans de nombreux autres objets, tel que les touches de piano ou les pièces d’échec.