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La légende du Puy des Roches

Les Roches se situent sur le Puy des Roches à Villemonteix. Les gens du pays disent que la Sainte Vierge les avait portées dans son tablier.

Au sommet d’une éminence dominant le village de Villemonteix, on remarque deux énormes masses rocheuses que dans la région on appelle « Les Roches ». On prétend que c’est la Sainte Vierge qui les a apportées dans son tablier, et on y montre la trace de ses pas ainsi que la forme gravée du « berceau de l’Enfant Jésus. L’endroit est mal famé. Ces roches ont longtemps servi de tannière à une louve qui fit beaucoup de victimes dans le pays. »

On dit aussi qu’un cheval blanc s’y cache. Ce cheval ne sort que la nuit, pour aller boire dans une petite pêcherie qui se trouve au bord de la route et se rassasier de l’herbe tendre qui pousse tout autour. Il est dangereux de rencontrer l’animal, qui poursuit les voyageurs jusqu’à leur épuisement complet.

D’après M. Servaud, qui habite Villemonteix et qui fut maire de Cheissoux de 1945 à 1971, il s’agit de roches sur lesquelles les druides avaient coutume de sacrifier leurs prisonniers en leur ouvrant une veine.

Concernant ces roches que l’on appelle également les « Roches de Narfouilloux », le narrateur conte cette autre légende que l’on se transmet de père en fils dans la famille :

Une fois, des hommes furent faits prisonniers par des barbares. Pour obtenir leur délivrance, ils firent appel au diable qui s’engagea à les libérer, à la condition de lui céder leur âme au bout d’un an. Le marché ayant été conclu, le diable ramena ces hommes aux Narfouilloux et leur rendit la liberté. Mais il paraît que le diable ne dort jamais, en sorte que pour lui, la nuit compte autant que le jour, si bien qu’au bout de six mois, croyant le délai écoulé, il vint réclamer le prix de son intervention. Bien entendu, les prisonniers ne l’entendirent pas de cette oreille et essayèrent de faire comprendre au diable qu’il restait encore six moi à courir.

Mais le diable insistant, les parties se mirent d’accord pour soumettre le litige au curé de Bujaleuf. L’entrevue eut lieu sur le Maine, une colline qui domine la vallée de la Maulde. Le curé, qui était venu avec son encensoir, se mit à asperger le diable dès qu’il l’aperçut. et plus le diable reculait, plus le curé avançait, balançant sans arrêt son encensoir. Finalement, pour échapper au curé, le diable n’eut d’autre ressource que la fuite, et c’est ainsi que les prisonniers n’entendirent plus jamais parler de lui.