Média Paranormal

La vente de poupées hantées est en plein essor aux Etats-Unis malgré quelques réticences des plateformes de e-commerce.

C’est un curieux phénomène que dévoile le site américain Mentalfloss : le marché des poupées hantées est en train d’exploser aux Etats-Unis ! Née au cours de la dernière décennie avec le succès de films comme Annabelle ou la longue saga des Chucky, cette mode s’est depuis répandue sur des sites comme eBay et Etsy. Les prix varient de 150 à 1000$ pour les plus belles (ou les plus maléfiques).

Mais bien sûr il faut convaincre le chaland : chaque poupée est donc accompagnée d’un récit détaillé des différents phénomènes paranormaux qu’elle est censée avoir occasionnés. On y raconte aussi comment la poupée a été acquise, le type d’esprit humain ou démoniaque qui l’habite et par quels déboires ou forfaits dans sa vie antérieure il s’est retrouvé piégé dans ce corps de chiffon, de porcelaine ou de plastique. On y découvre encore la longue liste des propriétaires qui se sont succédé avant de s’en débarrasser dans des circonstances dramatiques…

Le secret de ces biographies consiste, un peu comme le patinage artistique, à proposer les figures imposées tout en faisant preuve d’une originalité qui attire l’attention. Parmi les modèles les plus populaires, on trouve Wanda the Walking Doll, sortie dans les années 50, et surtout Raggedy Ann, une poupée de chiffon des années 20 à l’origine du film Annabel. L’exemplaire le plus célèbre était détenu par les époux Warren, le célèbre couple de démonologues dont les aventures plus ou moins authentiques ont inspiré la franchise Conjuring.Kathryn Blowers-McNamara, qui s’est lancée dans la vente de poupées hantées sur Internet, les gens prêts à mettre la main à la poche pour ces jouets, ne sont pas seulement motivés par le goût du frisson. «Certains acheteurs sont des personnes en deuil qui cherchent un moyen de communiquer avec un disparu, parfois un enfant» explique-t-elle à Mentalfloss.

De plus, c’est avec une rigueur pseudo-scientifique sans faille que Kathryn Blowers-McNamara vérifie que les poupées mises en vente sont bel et bien hantées : «Cette évaluation est un long processus qui prend parfois des mois. Nous sommes plusieurs à prendre des notes et à les comparer. Nous prenons en compte les vibrations, l’énergie qu’elle dégage, ce que nous sentons avec les tripes.» Cette analyse poussée est réalisée, en plus des «tripes», avec des baguettes de radiesthésie, des lecteurs de fréquences électromagnétiques et un pendule. Les experts utilisent le matériel des chasseurs de fantômes comme l’enregistreur EVP, un appareil électronique prétendument capable de capter des voix spectrales mais aussi des techniques de «médiation télépathique» et de «rêve lucide» pour contacter l’esprit. Enfin, une tablette Ouija permet de poser des questions à la poupée pour mettre au jour son histoire. Après cet imposant travail de vérification, le jouet est mis en vente sous la description très prudente de «poupée possiblement hantée».Pourquoi tant de précaution ? Car les plateformes posent des conditions assez restrictives à la vente de ces objets. eBay, par exemple, met en avant un argument imparable : si l’âme n’existe pas, c’est une escroquerie, si elle existe, ce commerce s’apparente au trafic de restes humains qui est bien-sûr interdit…Des limites qui n’empêchent ni les vendeurs ni les acheteurs de s’adonner à leur passion. Du moins aux Etats-Unis, pour l’essentiel. Car, pour l’instant, le marché français de la poupée hantée semble un peu au point mort malgré quelques timides prémices sur Leboncoin…