Les sphères mystérieuses du Costa Rica
Ces mystérieuses sphères ont longtemps intrigué et de nombreuses théories ont émergées sur celles-ci, des vestiges d’une civilisation comme l’Atlantide à une présence extraterrestre en passant par les théories pseudo-scientifiques d’Erich Von Däniken dans le Chariots of Gods (1971).
Les premières sphères ont été découvertes à la fin du XIXe siècle mais c’est en 1939, quand des travailleurs de l’entreprise bananière américaine United Fruit Company exhument massivement ces sphères, qu’elles sont mises en lumière. Elles ont été trouvées dans le Delta du Diquís dans le sud-ouest du Costa Rica. Peu après, à partir de 1943, on voit apparaître les premières publications scientifiques sur les sphères.
La roche utilisée pour sculpter les pierres se trouvent sur les contreforts des montagnes côtières, assez loin de là où on les a trouvé. Le musée Finca 6 de Palma Norte, précise sur une pièce d’exposition « Produire ces sphères impliquait de tailler de larges blocs de roches ignées, comme le gabbro, la granodiorite et l’andésite, ou des roches sédimentaires, comme du grès.»
Concernant la technique de modelage, elles ont été sculptées avec des outils en pierre. Les chercheurs ont trouvé des traces de taillage en surface et ont aussi constaté qu’elles ont été polies à l’aide d’un abrasif. Ces boules de pierres peuvent avoir des tailles variées, de 0,7 à 2,57 mètres de diamètre et peuvent peser jusqu’à 16 tonnes. Jusqu’à maintenant, plus de 300 sphères ont été trouvées à travers tout le Costa Rica.
La signification de celles-ci n’est pas encore très bien comprise. Pour Fabienne de Pierrebourg, conservatrice au Musée du Quai Branly, « En réalité, leur signification n’a pas été élucidée. On pense qu’elles symbolisaient une forme de pouvoir, trônant généralement au centre des villages. Elles avaient peut-être aussi une signification astronomique et rituelle, associée à des calendriers. »
Pour les chercheurs du musée Finca 6, leur signification est incontestable. Elle sont, comme le pense Fabienne de Pierrebourg, un symbole du rang social, taillées pour des occasions spéciales ou pour confirmer un rang social élevé ou un statut politique. En effet, elles sont des merveilles de l’artisanat et c’était impossible d’en posséder une, voire plusieurs, tout en prenant en charge le transport et la main d’œuvre nécessaire.
Leur datation est complexe. John Hoopes, anthropologue à l’université du Kansas, avait la charge d’une équipe qui avait pour but d’expertiser les sphères. Le carbone 14 ne marche pas, car seulement utilisable sur les éléments organiques. Il faut donc s’aider des objets trouvés à proximité. Malheureusement, les vestiges de construction, généralement en bois, se décomposent très vite. L’étude de John Hoopes sur des objets retrouvés au milieu de sphères retrouvées dans les années 40, a tout de même permit de constater qu’elles ont été fabriquées autour de l’an 1000. Fabienne de Pierrebourg, précise que les premiers modelages ont commencés entre 300 et 800 après notre ère avec une hausse de fabrication entre 800 et 1500 après notre ère. (Crédit image : photographie de John Hoopes)
Ces sphères sont les uniques témoins de micro-sociétés, contemporaines des grandes puissances politiques établies en cités-États, comme les Mayas ou les Aztèques. En effet, la conquête espagnole et l’extermination des autochtones ont fait disparaître leurs coutumes, leur mode vie, non enregistrés dans des traces écrites.
En 2014, les sphères de pierre du Costa Rica sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Crédits utilisées pour l’article :
Article proposé par Mel , mis en page par Soso