Paranormal

Pas-de-Calais : Tournage mouvementé d’un clip de musique électronique dans un manoir hanté

La réalisation du premier clip du musicien lillois Trobar clus, au Palais de la cathédrale, à Saint-Omer, a réservé quelques surprises à l’équipe de tournage

« Paranormal activity ». La sortie du clip de son premier single, Adhuc stat, devait marquer une étape importante dans la mise en œuvre du projet musical Trobar Clus, du musicien lillois Johan Pitrel. Le tournage, effectué en mai dernier au Palais de la cathédrale, à Saint-Omer, restera en effet gravé à tout jamais dans la mémoire de l’artiste et de l’équipe de production qui assure que des phénomènes inexpliqués ont perturbé la réalisation du clip.Dans son art comme dans son accoutrement, Johan Pitrel est un peu perché. Il ne s’en cache pas et il en fait même un peu son fonds de commerce. Pour qualifier son projet Trobar clus, il explique que l’on se trouve « à la frontière entre notre monde sensible et l’hallucination la plus totale ». Pour autant, le côté excentrique du clip illustrant le morceau Adhuc stat devait se cantonner à ce qui était écrit dans le scénario. Ce n’est donc pas pour exploiter les rumeurs circulant à propos du Palais de la cathédrale que ce lieu a été choisi : « Nous avons cherché plein d’endroits pour le tournage mais on s’est fait jeter de partout. Seul Jean-Luc Montois, le propriétaire du Palais, a accepté de nous recevoir », assure le musicien.« Les trucs bizarres ont commencé vers 23h »Le tournage a eu lieu, fin mai, pendant deux jours. « Les trucs bizarres ont commencé à la nuit tombée, vers 23h. On a entendu des bruits de pas à l’étage alors que nous étions seuls sur place », assure Johan. Les phénomènes se sont ensuite multipliés : lumières étranges, objets qui bougent et autres joyeusetés inexplicables. Deux événements ont particulièrement marqué l’équipe : « Dès que l’on passait la porte du grenier, les appareils électroniques cessaient de fonctionner. Le steadycam s’est même mis à tourner tout seul », affirme le musicien qui évoque également une « apparition », comme une silhouette blanche enregistrée par la caméra lors du tournage d’une séquence à la cave.

Johan Pitrel assure que personne n’avait ingurgité de substances. « L’équipe était partagée entre ceux qui croyaient au paranormal et les autres, comme moi, plus terre à terre. Ça a quand même fini dans une sorte d’hystérie collective », admet-il. Car le propriétaire des lieux les avait prévenus, notamment de la présence d’un fantôme baptisé « tante Sophie ».

« C’est une des anciennes occupantes de la maison, morte dans les années 1920 avec la volonté de rester dans les murs », assure Jean-Luc Montois, ajoutant que l’on sentait parfois les effluves de son parfum de violette. Mais l’histoire du Palais remonte à bien plus longtemps, une partie de l’édifice ayant été construite sur un ancien cimetière de moines datant des VIIe et VIIIe siècles. La cave, transformée au XIIIe siècle en prison, porte encore la trace du passage des Templiers.

« On doit la configuration actuelle de la maison, qui date du XIXe, au banquier Etienne Neyrat, passionné de sciences occultes », poursuit le propriétaire actuel. On y retrouve la symbolique franc-maçonnique mais aussi celle d’autres mystérieuses confréries comme la Rose-Croix, les alchimistes. « Tout cela participe beaucoup à alimenter les rumeurs autour de cette bâtisse », reconnaît Jean-Luc Montois. Lui-même habite sur place et ne craint pas les visites impromptues de « tante Sophie ». Il est d’ailleurs possible de visiter sa demeure, en journée, en réservant auprès de l’office de tourisme de Saint-Omer.